L’un des autres constructeurs phares de la cité fut la célèbre ENTREPRISE Gustave CARDE, à Bordeaux-Bastide, dont le catalogue fut véritablement pléthorique, qui a aussi touché au ferroviaire, même si elle a réalisé peu de constructions intégrales (trois motrices pour le Tramway de Beychac et Caillau). Elle a revanche carrossé un grand nombre d’autorails, dont beaucoup se trouvent en Corse (mais dans un triste état !).
Après la première guerre mondiale, Carde et les Forges Frémaux fusionnèrent pour former la CIMT, dévolue à la réparation du matériel tracté du Paris-Orléans. La nouvelle entreprise dispose désormais de quatre ateliers : Labouheyre, La Bastide, La Passerelle et Queyries. En 1919 la CIMT s’étend encore en prenant la gérance de l’usine de Médoc-St-Louis (Midi) et en achetant les Docks (Etat et Midi). L’année suivante elle loue les ateliers de Saintes où elle se lance dans la réparation de locomotives. En 1925 l’entreprise est obligée de se diversifier : elle se lance dans la construction de meubles, puis travaille pour Ford. Elle garde cependant l’objectif d’être présente sur tous les réseaux ferroviaires, débute une expansion à échelle nationale qui étendra la CIMT jusque dans le nord de la France. Mais en 1936 le Conseil d’Administration évoque une capacité de production trois fois supérieure à la demande. En 1951 la fin des Aciéries du Nord, jusque là jumelés avec la CIMT, n’est que le début d’une série de mutations et de fusions. En 1995 la CIMT devient « Etablissement CIMT » au sein d’ALSTOM. Le matériel roulant construit à Bordeaux par la CIMT est difficile à tracer car l’origine géographique n’est pas indiquée sur les plaques de constructeur.
Enfin il faut noter que la compagnie des tramways (TEOB) de Bordeaux avait son propre atelier de construction. De ce tramway, et de cette production locale, il subsiste la Motrice n°114, préservée en région parisienne, mais qui est inconnue des bordelais.