Le premier grand raccordement de Bordeaux a été construit en 1860. Il est connu surtout en raison d’un des deux passages-à-niveau qui traversaient l’avenue Thiers, et que l’on appelait « première barrière ».
Mais il faut rappeler qu’il fut construit en même temps que la Passerelle, et qu’il n’existait, cette année-là, que ce raccordement pour traverser la Garonne entre la Gare St-Jean et la Gare d’Orléans. De ce fait, la Passerelle elle-même n’était qu’une partie du raccordement.
La Gare d’Orléans étant en impasse, tout train y arrivant se retrouvait avec sa locomotive contre les heurtoirs, et la rame devait être soit reprise à l’autre extrémité par une autre locomotive, soit repartir en marche arrière.
Cette situation incommode ne dura qu’un an. En 1861 fut construit le raccordement direct du Midi au Paris-Orléans, donc directement de la Gare St-Jean vers le nord. Cela ne pouvait que provoquer le déclin de la Gare d’Orléans, tout au moins pour ce qui concerne le trafic des voyageurs.
Cet second embranchement est connu pour son passage-à-niveau dit « seconde barrière » sur l’avenue Thiers. Lorsque le Tramway de Beychac et Caillau devait le traverser, le garde-barrière devait manœuvrer non seulement la barrière, mais aussi un dispositif permettant le croisement des caténaires. Pour cela, il alimentait la partie centrale de ce croisement tantôt en 750 volts, tantôt en 1500 volts, selon que passait le tram ou le train. Et arriva ce qui devait arriver, le garde-barrière oublia un jour de manœuvrer le dispositif, et la motrice du tramway encaissa le double de la tension normale, grillant le moteur instantanément.
En 1954 ces deux raccordements furent supprimés, et remplacés au nord par deux nouveaux raccordements près du ruisseau appelé « Le Captaou » (rues Jules Guesde et Charles Chaigneau) et des Chantier de la Gironde.